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Les émotions dans les rêves et leur influence sur les états affectifs à l’éveil

Alexandre Lemyre, M.A., Ph.D.

J'ai étudié la psychologie à l'Université Laval, Canada, où j'ai obtenu un baccalauréat, une maîtrise et un doctorat. Je suis un chercheur en psychologie, pas un psychologue (je ne suis pas accrédité pour faire de la psychothérapie). Ma thèse doctorale consistait à développer et tester une nouvelle théorie de la fonction des rêves. Au cours de mes études, j'ai également travaillé sur plusieurs projets de recherche en lien avec les rêves, les cauchemars, l'insomnie, l'anxiété et la consommation de substances. Depuis août 2021, je suis stagiaire postdoctorale au Centre d'Études sur le Trauma (CÉT), qui fait partie du Centre de recherche de l'Institut Universitaire de Santé Mentale de Montréal (IUSMM). J'y étudie les conséquences de l’exposition à la violence chez les travailleurs sociaux, les déterminants des troubles du sommeil (cauchemars et insomnie) à la suite d’un traumatisme, ainsi que le traitement des cauchemars chroniques. J'ai un intérêt particulier pour l'utilisation des technologies (p.ex., applications mobiles) pour le traitement des difficultés psychologiques.

Le contenu de cet article a été mis à jour le 1er février 2022. 

Introduction

Depuis toujours, je suis fasciné par les émotions. Pendant mon baccalauréat en psychologie, je consacrais beaucoup de temps libre à théoriser sur les processus psychologiques liés à l’anxiété (en particulier l’anxiété dans les situations sociales), au deuil et à l’attachement romantique. De même, mes rêves sont souvent très émotionnels et j’ai souffert de cauchemars sporadiques jusqu’à l’âge de vingt ans. Ces deux aspects de ma vie – ma curiosité pour les émotions et ma fascination pour les rêves et les cauchemars – ont conflué, et je me suis attelé à étudier sérieusement les émotions dans les rêves, ainsi que l’interaction entre les émotions du rêve et les affects vécus après le sommeil. Cette étude devint finalement la pièce maîtresse de ma thèse de doctorat. Le présent article propose un résumé des écrits scientifiques sur ce sujet. Bonne lecture !

L'étude des rêves dans un laboratoire du sommeil

Le laboratoire du sommeil comprend une salle de sommeil où la polysomnographie permet de différencier les stades du sommeil. La polysomnographie comprend plusieurs outils de surveillance des mouvements des membres (électromyogramme, EMG), des mouvements des yeux (électrooculogramme, EOG) et des ondes cérébrales (électroencéphalogramme, EEG). Ces moyens sont généralement utilisés pour distinguer quatre stades de sommeil : le stade 1 (stade hypnagogique, qui correspond à la transition entre l’éveil et le sommeil, c’est-à-dire l’endormissement), le stade 2 (sommeil léger), le stade 3 (sommeil profond, également appelé sommeil à ondes lentes) et le paradoxal (appelé « rapid eye movement sleep », ou REM en anglais). Les stades 1, 2 et 3 sont souvent appelés stades de sommeil non paradoxal.

Le sommeil paradoxal (ou sommeil REM) est le stade du sommeil le plus étroitement associé à l’expérience des rêves (Nielsen, 2000), bien que les rêves puissent également survenir aux stades 2 et 3. Les expériences oniriques qui surviennent au cours du stade 1 (pendant l’endormissement) sont généralement appelées « hallucinations hypnagogiques » ou « imagerie hypnagogique » (Lemyre et al., 2020), mais certains chercheurs désignent ces expériences comme étant des « rêves » (Domhoff, 2019). Par souci de clarté, je ne ferai pas de distinction entre les « hallucinations hypnagogiques » et les « rêves », et j’utiliserai simplement le terme « rêves » tout au long de l’article. Notons qu’il existe des différences dans la nature des rêves vécus au cours des quatre stades du sommeil (p. ex., McNamara et coll., 2007; Wamsley et coll., 2007). L’une de ces différences a trait à l’émotivité des rêves. Nous aborderons ce point plus en détail dans la prochaine partie.  

Dans le cadre des études sur les rêves menés dans les laboratoires du sommeil, pendant que le sujet dort, ses données polysomnographiques sont analysées par un ou plusieurs chercheurs (ou techniciens) qui se trouvent dans une autre pièce. Ils observent le sujet endormi et le réveillent lorsqu’il se trouve dans un stade de sommeil particulier (par exemple, le sommeil paradoxal ou le stade 3). Ils interrogent alors le sujet sur les événements qui lui ont traversé l’esprit avant son réveil (cette méthode a été utilisée dans les travaux précurseurs du Dr Foulkes en 1962, un chercheur exceptionnel sur le sommeil et les rêves). Parfois, le sujet racontera un rêve. On peut ensuite extraire des informations spécifiques sur ces rêves de deux manières. La première consiste à poser des questions complémentaires au sujet, par exemple sur la présence et l’intensité des émotions dans le rêve qu’il vient de faire (on parle alors d’« auto-évaluation »). La seconde consiste à enregistrer (et plus tard à écrire) le rapport du rêve afin que les membres de l’équipe de recherche puissent l’analyser sur la base d’un système de codage (appelé par la suite « évaluation externe »).

Les émotions en rêves dans différents stades du sommeil : résultats d'études en laboratoire

Plusieurs études de laboratoire ont comparé les rêves en sommeil paradoxal et les rêves en sommeil non paradoxal sur la présence et l’intensité des émotions du rêve. Par souci de clarté, l’expression « rêves en sommeil non paradoxal » fait référence aux rêves vécus au stade 2 ou au stade 3, et en de rares occasions, au stade 1.

Nous résumons ici les résultats de ces études en laboratoire. Dans trois études, les émotions contenues dans les rapports de rêves ont été codifiées par des évaluateurs externes. Deux de ces études ont révélé qu’une plus grande proportion des rêves du sommeil paradoxal contiennent des émotions par rapport aux rêves du sommeil non paradoxal (Cavallero et al., 1992; Rechtschaffen et al., 1963). La troisième étude portait sur les rêves vécus le matin et a révélé qu’il n’y avait aucune différence dans le nombre d’émotions entre les rêves de sommeil paradoxal et les rêves de stade 2 (Cicogna et al., 1998). Dans cinq études en laboratoire, les sujets ont évalué eux-mêmes la présence ou l’intensité des émotions ressenties dans leurs rêves à partir d’une seule question. Dans ces études, la proportion de rêves contenant des émotions et l’intensité de ces émotions avaient tendance à être plus importantes pour les rêves de sommeil paradoxal que pour les rêves de sommeil non paradoxal (Carr et Nielsen, 2015; Foulkes, 1962; Foulkes et Rechtschaffen, 1964), bien qu’une étude ait constaté l’absence d’une telle différence (Ogilvie et al., 1982) et qu’une autre ait obtenu des résultats contradictoires (Suzuki et al., 2004). Dans trois études en laboratoire, les sujets ont évalué eux-mêmes l’intensité de plusieurs émotions de rêve (une question par émotion). Les scores pour l’intensité des émotions dans les rêves en sommeil paradoxal avaient tendance à être plus élevés que pour les rêves en sommeil non paradoxal (Smith et al., 2004; Wamsley et al., 2007), bien que l’étude la plus récente n’ait pas observé une telle différence (Yu, 2020). En résumé, bien que toutes les études n’aient pas trouvé une différence significative dans la quantité ou dans l’intensité des émotions des rêves entre le sommeil paradoxal et le sommeil non paradoxal, lorsqu’une telle différence a été observée, elle était toujours en faveur du sommeil paradoxal. Par conséquent, les émotions semblent être plus importantes dans les rêves du sommeil paradoxal que dans ceux du sommeil non paradoxal.

Comparaison des rêves à la maison et des rêves en laboratoire de sommeil

Seules deux études ont comparé les rêves à domicile (c.-à-d. les rêves vécus pendant le sommeil à la maison) et les rêves en laboratoire (c.-à-d. les rêves vécus pendant le sommeil dans un laboratoire). Pour ces études, lorsque les sujets dormaient à la maison, ils tenaient un journal des rêves le matin (avec cette méthode, il est impossible de connaître les stades du sommeil au cours desquels les rêves à la maison ont été vécus). St-Onge et al. (2005) ont comparé 247 rêves à domicile et 149 rêves de sommeil paradoxal en laboratoire auprès d’un échantillon de femmes. Pour chaque rêve, les participantes ont indiqué si elles avaient ressenti quatre émotions positives (bonheur, contentement, calme et gaieté) et quatre émotions négatives (colère, tristesse, incertitude et anxiété). Elles ont également été invitées à évaluer l’intensité des émotions ressenties. Dans l’ensemble, les émotions négatives étaient plus fréquentes et plus intenses dans les rêves à la maison que dans les rêves en laboratoire, alors qu’aucune différence n’a été observée pour les émotions positives (St-Onge et al., 2005). Dans la deuxième étude, les émotions dans les rapports de rêves ont été codées par des évaluateurs externes. La proportion de rêves principalement négatifs, ainsi que le nombre moyen d’émotions négatives par rêve étaient plus importants pour les rêves à domicile que pour les rêves de laboratoire de début de nuit et de fin de nuit (Sikka et al., 2018). De manière connexe, Hartmann (2010) a noté que les cauchemars se produisent rarement lorsqu’on dort dans un laboratoire. Une explication possible de la fréquence et de l’intensité plus faibles des émotions négatives dans les rêves vécus en laboratoire est que les gens se sentent plus en sécurité dans ce contexte (Hartmann, 2010). Une autre explication plausible est que dormir sous surveillance déclenche un mécanisme d’inhibition qui serait impliqué dans le processus de production des rêves. À ma connaissance, aucune de ces hypothèses n’a été testée directement. 

Auto-évaluation des émotions dans les rêves comparativement à l'évaluation externe des émotions dans les rapports de rêves

Les émotions dans les rêves peuvent, comme nous l’avons mentionné précédemment, être rapportées par les sujets (auto-évaluation) ou codées par des évaluateurs externes (les chercheurs) sur la base de la transcription des rêves (rapports de rêves). Trois études (Röver et Schredl, 2017; Schredl et Doll, 1998; Sikka et al., 2017) ont comparé l’auto-évaluation et l’évaluation externe des émotions dans les rêves vécus à la maison. Dans ces études, 95-99% des rêves ont été auto-évalués comme étant émotionnels, contrairement à 48-86% dans le cas d’une évaluation externe. De plus, l’intensité des émotions positives et négatives des rêves était plus grande dans le cadre de l’auto-évaluation que dans celui de l’évaluation externe, et cet effet était plus important pour les émotions positives. Parallèlement, la proportion de rêves à la maison qui sont jugés comme étant principalement positifs était plus grande dans le cadre de l’autoévaluation que dans celui de l’évaluation externe (Röver et Schredl, 2017; Schredl et Doll, 1998; Sikka et coll., 2017). Dans une étude en laboratoire, les 115 rêves vécus en sommeil paradoxal ont tous été évalués comme étant émotionnels lorsque l’autoévaluation était utilisée, comparativement à seulement 29% pour les évaluations externes (Sikka et al., 2014). Que les rêves aient été vécus à la maison (Sikka et al., 2017) ou dans un laboratoire de sommeil (Sikka et al., 2014), le nombre moyen d’émotions positives par rêve, ainsi que le nombre moyen d’émotions négatives par rêve sont plus élevés avec l’auto-évaluation qu’avec l’évaluation externe. Sur la base de l’ensemble de ces résultats, il est probable que les évaluations externes conduisent à une sous-estimation de l’intensité et de la fréquence des émotions du rêve, notamment pour les émotions positives.

Selon une croyance très ancrée dans la recherche sur les rêves, les émotions dans les rêves sont principalement négatives. Cette croyance remonte à des études qui ont utilisé une approche d’évaluation externe pour l’analyse des émotions dans les rêves, ce qui a conduit à une sous-estimation de la proportion de rêves principalement positifs. En fait, lorsque les émotions dans les rêves vécus à la maison sont autoévaluées, 35% à 50% des rêves sont évalués comme étant principalement négatifs, et 35% à 56% sont évalués comme étant principalement positifs (Röver et Schredl, 2017; Schredl et Doll, 1998; Sikka et coll., 2017). De plus, lorsque les émotions des rêves vécus en laboratoire (c.-à-d., les rêves vécus pendant le sommeil dans un laboratoire) sont auto-évaluées, les émotions positives sont plus fréquentes que les émotions négatives (Sikka et al., 2014). Cependant, ce dernier résultat doit être interprété avec prudence : comme nous l’avons vu plus haut, dormir en laboratoire pourrait prévenir l’expérience d’émotions négatives dans les rêves.

Les rêves sont-ils tous émotionnels ?

Lorsque les sujets tiennent un journal des rêves à la maison et notent la présence d’émotions dans leurs rêves, il ressort qu’entre 93% et 100% des rêves contiennent au moins une émotion (Merritt et al., 1994; Nielsen et al., 1991; Schredl et Doll, 1998; Sikka et al., 2017; Yu, 2007). La plupart des rêves remémorés à la suite de réveils spontanés (naturels) à la maison sont issus du sommeil paradoxal, bien qu’une proportion non négligeable soit issue du sommeil non paradoxal (Stickgold et al., 1994).

Les études sur les rêves à la maison ont permis d’observer une proportion très élevée de rêves émotionnels pour plusieurs raisons. Premièrement, il est possible qu’il soit plus facile de se souvenir de rêves émotionnels au moment de réveils spontanés comparativement aux rêves non émotionnels. Deuxièmement, la probabilité de se souvenir des derniers rêves de la nuit est plus grande en dormant chez soi. Il s’agit d’un élément important à prendre en compte, car les émotions en rêves obéissent à un effet « heure de la nuit » (Montangero, 2018, p. 34; Sikka et al., 2018), ce qui signifie que les rêves deviennent plus émotionnels au fil de la période de sommeil. Enfin, selon les instructions qu’ils reçoivent, certains sujets pourraient être susceptibles de rapporter des rêves intéressants (émotionnels) de manière préférentielle, en omettant les rêves ennuyeux (non émotionnels). Pour toutes ces raisons, les études sur les rêves spontanément remémorés chez soi sont peu susceptibles d’offrir des estimations fiables sur la proportion de rêves émotionnels (c.-à-d., combien de rêves contiennent des émotions et combien n’en contiennent pas).   

Dans quatre études en laboratoire, les sujets ont été réveillés pendant leur sommeil paradoxal tout au long de la nuit (une nuit typique contient quatre à cinq cycles de sommeil paradoxal) et on leur a demandé de raconter leurs rêves. Dans la première étude, les sujets ont reçu une liste de sept émotions (colère, anxiété/peur, tristesse, honte, joie/élation, amour/érotisme, surprise, ainsi qu’une catégorie intitulée « autre »). Ils devaient indiquer s’ils avaient éprouvé chaque émotion dans leur rêve (Fosse et al., 2001). Dans deux autres études, les sujets devaient indiquer s’ils avaient éprouvé un sentiment ou une émotion quelconque dans leur rêve (Foulkes et al., 1988), ou comment ils s’étaient sentis pendant le rêve (Strauch et Meier, 1996). D’après ces trois études, entre 70 et 74 % des rêves en sommeil paradoxal contiennent au moins une « émotion », un « sentiment » ou un « état d’humeur » (Fosse et al., 2001; Foulkes et al., 1988; Strauch et Meier, 1996). Dans la quatrième étude en laboratoire, les sujets ont reçu une liste de 20 émotions. Là encore, les sujets ont indiqué s’ils avaient éprouvé chaque émotion dans leur rêve. Dans cette étude, tous les rêves en sommeil paradoxal contenaient au moins une émotion (Sikka et al., 2014). Il est possible que l’utilisation d’une liste exhaustive de termes relatifs aux émotions ait aidé les sujets à se souvenir des émotions de leurs rêves. À l’inverse, il est également plausible que cette approche ait conduit à des faux positifs (c.-à-d., à penser qu’une émotion a été vécue dans le rêve alors qu’elle ne l’était pas), ce qui impliquerait un biais mnémonique. En résumé, au moins 70% des rêves vécus en sommeil paradoxal lors d’un sommeil en laboratoire sont émotionnels, mais cette estimation pourrait être plus élevée sur la base des résultats de Sikka et al. (2014). Ces résultats représentent, à mon avis, les meilleures estimations disponibles de la proportion de rêves émotionnels en sommeil paradoxal.

Il convient de noter que les résultats présentés dans le paragraphe précédent ne peuvent pas être généralisés aux rêves vécus en sommeil non paradoxal. En effet, comme indiqué dans une section précédente de cet article, des études en laboratoire ont révélé que les rêves en sommeil non paradoxal sont moins émotionnels que les rêves en sommeil paradoxal. À ma connaissance, il n’existe pas encore d’estimations fiables sur la proportion de rêves émotionnels en sommeil non paradoxal. De plus, ces estimations seraient probablement différentes selon les stades de sommeil non paradoxal étudiés, à savoir les stades 1, 2 et 3.

La cohérence des émotions du rêve par rapport aux événements du rêve

Kahn (2019) a recueilli 178 rapports de rêves faits à la maison chez 26 sujets. Après avoir rapporté chaque rêve dans un journal, les sujets ont rapporté les similitudes ou les distinctions entre leur pensée dans le rêve, et ce qu’aurait été leur pensée s’ils avaient vécu les événements du rêve en situation d’éveil. Selon cet auteur, presque tous les commentaires comportaient les réactions émotionnelles des sujets et pas seulement leur pensée. L’étude a révélé que les réactions émotionnelles du rêveur étaient similaires à celles que l’individu aurait à l’état d’éveil. Par exemple, si le rêveur se montrait impatient, en colère ou heureux de son propre comportement ou de celui d’un personnage du rêve, il aurait réagi de la même manière face à cette situation à l’éveil (Kahn, 2019, p. 4). Malheureusement, cette affirmation n’est pas étayée par des données quantitatives (par exemple, des pourcentages). Néanmoins, ces résultats constituent une preuve préliminaire de la cohérence des émotions dans les rêves.

Foulkes et al. (1998) ont mené la seule étude destinée spécifiquement à analyser la cohérence des émotions dans les rêves. À cette fin, 17 jeunes adultes ont été réveillés en sommeil paradoxal tout au long de la nuit alors qu’ils dormaient dans un laboratoire, ce qui a permis de recueillir 94 rapports de rêves. À chaque réveil, les sujets ont été invités à décrire tout sentiment qu’ils avaient éprouvé pendant le rêve. Ensuite, on leur a demandé de décrire tout sentiment qu’ils auraient éprouvé si les événements du rêve s’étaient produits en situation d’éveil (les sujets ont été orientés pour interpréter cette question indépendamment de la plausibilité des événements). Dans 47 % des rêves, le sentiment ou l’émotion était similaire ou identique dans le rêve et dans la réalité. Dans 17% des rêves, le rêveur n’a éprouvé aucun sentiment, mais la même situation à l’état d’éveil aurait produit un sentiment. Dans 13% des rêves, le rêve n’a pas produit de sentiment et la même situation à l’état d’éveil n’aurait pas produit de sentiment non plus. Dans 8% des rêves, le sentiment éprouvé dans le rêve était incohérent : la même situation à l’état d’éveil aurait produit un sentiment différent. Enfin, un seul rêve était accompagné d’un sentiment alors que la même situation à l’état de veille n’aurait produit aucun sentiment (Foulkes et al., 1988). Pour résumer, ce n’est pas tous les rêves qui produisent des émotions, mais lorsqu’une émotion est éprouvée dans un rêve, elle est généralement cohérente (c.-à-d., que la même situation en état d’éveil produirait une émotion similaire ou identique).  

Les variations de la valence des émotions en rêve

Que les rêves soient vécus pendant le sommeil à la maison ou durant une nuit en laboratoire, ils peuvent contenir de multiples émotions (p.ex., Nielsen et al., 1991; Sikka et al., 2014). Dans une étude de Merritt et al. (1994), 20 étudiants en psychologie tenaient un journal des rêves à domicile. Les sujets qui rapportaient un rêve devaient indiquer les émotions éprouvées pour chaque événement du rêve, le cas échéant (les options de réponse étaient les suivantes : peur/anxiété, colère, tristesse, honte, joie/élation, affection/érotisme, surprise et autre). Chaque sujet a rapporté 10 rêves, pour un total de 200 rapports de rêves. Les auteurs ont observé que près de la moitié des 200 rêves (n = 92) comportaient au moins une transition dans la valence des émotions. En d’autres termes, dans le même rêve, le rêveur passait d’une émotion positive à une émotion négative, ou d’une émotion négative à une émotion positive. Parmi ces 92 rêves, la moyenne du nombre de transitions était de 1,9, ce qui indique que plusieurs de ces rêves comportaient plus d’une transition dans la valence des émotions (Merritt et coll., 1994).

L'intensité des émotions dans les rêves

Bien que de nombreuses études aient évalué l’intensité des émotions dans les rêves (p. ex., Sikka et coll., 2014; Smith et coll., 2004; Yu, 2020), elles rapportent généralement l’intensité moyenne d’émotions spécifiques. Selon cette approche méthodologique, une émotion n’est pas vécue dans un rêve donné recevra le score le plus bas (par exemple, zéro) sur l’échelle d’intensité émotionnelle. Ainsi, la fréquence d’apparition d’une émotion donnée dans un rêve aura un impact sur son intensité moyenne dans l’ensemble des rêves. Malheureusement, cela ne nous renseigne pas sur l’intensité des émotions rêvées lorsqu’elles se produisent, ce qui est à mon avis une question bien plus intéressante. Deux recherches ont apporté une réponse partielle à cette question. Dans une étude en laboratoire réalisée par Fosse et al. (2001), 88 rapports de rêves en sommeil paradoxal ont été recueillis auprès de neuf sujets. Selon les auto-évaluations des sujets, l’intensité émotionnelle de ces rêves était faible (pour 18% des rêves), moyenne (pour 28% des rêves) ou élevée (pour 28% des rêves); les autres rêves (26%) ne comportaient aucune émotion. Dans une autre étude menée auprès de 20 sujets, l’intensité des émotions auto-évaluées dans 79 rêves expérimentés chez soi était similaire à l’intensité des émotions auto-évaluées lors des événements quotidiens les plus significatifs (Nielsen et al., 1991).

L'influence des émotions du rêve sur les émotions à l'éveil

En interrogeant des personnes qui souffrent de cauchemars sur l’impact de ces rêves dysphoriques, une conséquence très souvent rapportée est un effet négatif sur leurs émotions ou leur humeur au réveil et pendant la journée (Dunn et Barrett, 1988; Hochard et al., 2015; Köthe et Pietrowsky, 2001; Lemyre et al., 2019; Pietrowsky et Köthe, 2003). Cet effet peut être indirect : par exemple, une personne peut se sentir coupable d’avoir vécu un cauchemar (ou d’avoir commis certaines actions dans le cauchemar), être aux prises de souvenirs traumatiques qui ont été activés par le cauchemar, ou simplement se sentir fatiguée et irritable en raison de la perturbation du sommeil. Cet effet peut également être direct : les mêmes émotions qui ont été éprouvées lors du cauchemar peuvent rester activées après le sommeil (Lemyre et al., 2019). L’effet des cauchemars sur les affects à l’éveil est abordé de manière plus approfondie dans un autre article sur les conséquences des cauchemars. Dans les prochains paragraphes, nous nous intéresserons à la relation entre les émotions des rêves (non limitées aux cauchemars) et l’état émotionnel pendant la période post-sommeil. 

Selon trois études, les rêves peuvent avoir un impact sur les émotions (ou l’humeur) au réveil. Dans une première étude, 20 sujets ont rempli un questionnaire tous les matins pendant un mois. Dans 45% des cas, les sujets ont évalué que leur(s) rêve(s) avait(avaient) une influence égale ou supérieure à “4” sur leur humeur au réveil (l’échelle allait de 1 [pas d’influence] à 7 [très influent]) (Wasserman et Ballif, 1984). Dans une autre étude, 32 sujets ont tenu un journal de rêves chez eux et ont rapporté deux rêves (64 rêves au total). Après avoir rapporté chaque rêve, ils devaient indiquer si leur humeur dans leur rêve affectait leur humeur au matin. Leurs réponses révèlent que la moitié des rêves ont eu un effet positif (n = 10 rêves) ou négatif (n = 22 rêves) sur leur humeur matinale. Bien qu’aucun test statistique n’ait été effectué, les données brutes indiquent que les rêves ayant un effet positif sur l’humeur matinale étaient perçus comme agréables (agréabilité moyenne = 3,18 sur une échelle à quatre points), tandis que les rêves ayant un effet négatif sur l’humeur matinale étaient perçus comme désagréables (désagréabilité moyenne = 3,47 sur une échelle à quatre points) (Nixon et al., 2017). Dans une troisième étude, les sujets ont évalué l’intensité de 15 émotions dans leur(s) rêve(s) de la nuit précédente, ainsi que l’intensité de ces mêmes émotions immédiatement après le sommeil. L’intensité des émotions éprouvées dans les rêves était positivement liée à l’intensité des mêmes émotions éprouvées après le sommeil (Yu, 2007). Les résultats de cette dernière étude doivent toutefois être interprétés avec prudence, car les corrélations n’impliquent pas la causalité.

Les rêves sont susceptibles d’influencer l’état émotionnel de l’individu non seulement après son réveil, mais aussi pendant les heures d’éveil suivantes. Selon les études, entre 44% et 80% des individus indiquent que leurs rêves influencent parfois leurs émotions/leur humeur pendant la journée (≥ 2 fois/an ou au moins « rarement ») (Kuiken et Sikora, 1993; Pagel et Vann, 1992; Schredl, 2000, 2009). La fréquence de rappel des rêves est positivement liée à la fréquence à laquelle les rêves sont perçus comme influençant l’humeur dans la journée (Schredl, 2009). Ce résultat n’est pas surprenant, dans la mesure où les personnes qui se souviennent plus souvent de leurs rêves ont plus d’occasions de constater l’effet des rêves sur leur humeur. Dans l’ensemble, le pourcentage de rêves qui sont perçus comme ayant un effet détectable sur l’humeur durant la journée varie de 18% (Schredl, 2009) à 26% (Schredl et Reinhard, 2009). Il convient de préciser que la valence émotionnelle des rêves (positive ou négative) est positivement associée à la valence de l’humeur le jour suivant. En outre, plus l’intensité de l’émotion ou des émotions dans un rêve est grande, plus la probabilité est grande que le rêve soit perçu comme influençant l’humeur à l’éveil (Schredl et Reinhard, 2009).

En résumé, des résultats concordants suggèrent que certains rêves influencent les affects (émotions ou humeur) le matin et, dans des proportions moindres, pendant les heures d’éveil suivantes. Ce phénomène semble dépendre de la valence des émotions éprouvées dans le rêve : les rêves à valence positive influenceraient positivement les émotions à l’éveil, tandis que les rêves à valence négative les influenceraient négativement. Cette influence peut également dépendre de l’intensité des émotions éprouvées dans le rêve : plus l’émotion du rêve est intense, plus ce rêve est susceptible d’influencer les émotions ou l’humeur à l’éveil. Une question reste ouverte, à savoir si cet effet des rêves sur les émotions est fonctionnel. Selon la théorie de la pré-activation des sentiments par les rêves (en anglais : « Feeling Priming Theory of dreaming ») développée dans le cadre de ma thèse de doctorat, cet effet est fonctionnel, ou du moins, il était fonctionnel pour nos ancêtres (Lemyre, 2022). Consultez mon article sur les explications théoriques des cauchemars pour en savoir plus sur cette théorie. 

Sommaire et conclusion

En laboratoire de sommeil, la polysomnographie permet d’étudier les rêves du sommeil paradoxal et du sommeil non paradoxal (à savoir, les stades 1, 2 et 3). Les rêves vécus en sommeil paradoxal sont en général plus émotionnels que les rêves vécus en sommeil non paradoxal. De plus, les rêves ont tendance à avoir une valence plus positive lorsque les personnes dorment dans un laboratoire que lorsqu’elles dorment chez elles. Il existe également des preuves qui suggèrent que les évaluateurs externes sous-estiment la fréquence et l’intensité des émotions dans les rapports de rêves, en particulier pour les émotions positives. C’est pourquoi les estimations des émotions dans les rêves fondées sur l’auto-évaluation (c.-à-d., lorsque le sujet évalue la présence ou l’intensité des émotions dans ses propres rêves) sont probablement plus fiables. Presque tous les rêves dont les personnes se souviennent après des réveils spontanés à la maison contiennent des émotions auto-évaluées. Cependant, en raison d’un certain nombre de problèmes méthodologiques, ces estimations peuvent ne pas être représentatives de tous les rêves. Des études en laboratoire dans lesquelles les sujets ont été réveillés à chaque cycle de sommeil paradoxal tout au long de la nuit peuvent offrir des résultats plus fiables. Ces études ont révélé qu’au moins deux rêves sur trois en sommeil paradoxal comportent une émotion ou un état d’humeur auto-évalué. En outre, les réactions émotionnelles dans les rêves sont le plus souvent cohérentes par rapport aux événements du rêve. Un même rêve peut contenir plusieurs émotions et des variations dans la valence émotionnelle d’un même rêve sont courantes (c.-à-d., que l’on passe d’émotions positives à des émotions négatives, ou inversement). La plupart des émotions en rêve semblent être au moins d’intensité modérée, mais les données disponibles sont rares. Enfin, de plus en plus de données suggèrent qu’une proportion des rêves ont un effet perceptible sur les émotions après le réveil et dans les heures d’éveil suivantes. Cet effet dépend probablement de la valence et de l’intensité des émotions vécues dans le rêve.

Le thème des « humeurs en rêve » est un sujet qui n’a pas encore été abordé et que je trouverais très captivant. Dans le présent article (et dans la documentation scientifique sur les rêves en général), aucune distinction spécifique n’a été faite entre un sentiment, une émotionet une humeur. Ces termes sont généralement utilisés de manière plus ou moins interchangeable. Cependant, dans la littérature scientifique sur les processus affectifs, les émotions et les humeurs se définissent différemment. Contrairement à une émotion, une humeur n’a pas de déclencheur/cause spécifique, ne motive pas les comportements vers un objectif spécifique et dure plus longtemps (Beedie, 2007; Forgas et Koch, 2013; Gendolla et al., 2007). Dans certains de mes propres rêves, j’ai éprouvé un sentiment de tristesse sans raison d’être évidente (s’il y avait une cause, elle pourrait difficilement justifier une telle réaction). Cet état affectif dans le rêve ne m’a pas incité à poursuivre un objectif spécifique, et il a duré pendant la majeure partie du rêve (contrairement à la plupart des émotions en rêve, qui semblent être fugaces). Ce que j’ai vécu dans ces rêves pourrait peut-être être qualifié d’« humeur ». À ce jour, le phénomène des « humeurs en rêve » n’a pas encore été étudié, mais il mérite probablement qu’on s’y attarde.

Références

Beedie, C. J. (2007). Towards empirical distinctions between emotion and mood: A subjective contextual model. In M. L. Andrew (Ed.), Mood and human performance: Conceptual, measurement and applied issues (pp. 63-87). Nova Science Publishers.

Carr, M., & Nielsen, T. (2015). Daydreams and nap dreams: Content comparisons. Consciousness and Cognition, 36, 196-205. https://doi.org/10.1016/j.concog.2015.06.012

Cavallero, C., Cicogna, P., Natale, V., Occhionero, M., & Zito, A. (1992). Slow wave sleep dreaming. Sommeil, 15(6), 562-566. https://doi.org/10.1093/sleep/15.6.562

Cicogna, P., Natale, V., Occhionero, M., & Bosinelli, M. (1998). A comparison of mental activity during sleep onset and morning awakening. Sommeil, 21(5), 462-470. https://doi.org/10.1093/sleep/21.5.462

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