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Développer une application mobile pour la recherche : une entrevue avec Alexandre Lemyre, Ph.D.

Par Lydia Khaldoun

Étudiante à la maîtrise en psychoéducation, Université de Montréal, Canada | Octobre 2023

Cet article est initialement paru dans Traumag (automne 2023), un magazine publié par le Centre d’Études sur le Trauma affilié à l’Université de Montréal. L’autorisation pour republier cet article a été obtenue auprès des éditeurs du magazine et de l’auteure.

Une application mobile pour aider avec les cauchemars

À quoi servent les rêves et les cauchemars? Alexandre Lemyre, chercheur postdoctoral au Centre d’étude sur le trauma, s’est intéressé à cette question lors de son doctorat. Sa thèse consistait à développer et à tester une nouvelle théorie sur la fonction des rêves. Selon celle-ci, les rêves seraient influencés par nos préoccupations futures. Lorsqu’on anticipe un événement, les rêves reproduiraient les sentiments que nous prévoyons éprouver en réaction à cet événement. Ainsi, anticiper qu’un évènement nous fera vivre des sentiments désagréables augmenterait les probabilités que notre sommeil soit perturbé par des cauchemars.

En se basant sur cette théorie, Alexandre Lemyre et ses collaborateurs ont créé une application mobile pour aider les adultes qui souffrent de cauchemars chroniques. L’idée est d’amener les utilisateurs à accepter les limites de leur contrôle sur les évènements qu’ils anticipent. L’application offre donc des stratégies. Pour être considérés comme étant efficaces, les effets de cette application doivent être testés scientifiquement dans le futur.

Pourquoi avoir choisi d’utiliser le numérique?

En recherche ou en pratique, le numérique est une solution prometteuse pour plusieurs difficultés entourant la santé mentale. Un premier argument pour l’utilisation du numérique est qu’elle contribue à augmenter l’accessibilité des services en santé mentale. En fait, la majorité des personnes qui souffrent de difficultés psychologiques ne reçoivent pas l’aide professionnelle dont elles auraient besoin. C’est ce qu’on appelle « l’écart de traitement ». Le numérique permettrait donc de diminuer les obstacles aux traitements, comme les coûts, la distance et le stigma associé à la santé mentale. Un deuxième argument est que le numérique peut être utilisé de façon complémentaire à un suivi offert par un professionnel. Par exemple, la problématique centrale du client peut être adressée en thérapie alors qu’une problématique secondaire, comme les cauchemars, pourrait être adressée à travers une application mobile. Un dernier argument, davantage lié à la recherche, est qu’il est possible grâce au numérique de collecter des données en temps réel et de les sauvegarder.

Quoi considérer avant de développer une application?

Si l’utilisation d’une application mobile peut s’avérer très prometteuse en recherche, certains éléments sont néanmoins à prendre en considération avant de se lancer dans un tel projet. Entre autres, développer une application demande certaines compétences en informatique, notamment en langage de programmation. Les chercheurs en psychologie qui décident d’utiliser une application engagent généralement une firme informatique pour la développer. Cette première option est la plus efficace pour obtenir une application fonctionnelle et conforme à ce qui est recherché, mais les coûts sont élevés. Une alternative pour les chercheurs consiste à utiliser des plateformes qui permettent de générer un code avec peu ou pas de compétences en programmation (plateforme dites low-code ou no-code). C’est ce qu’Alexandre Lemyre a choisi de faire. Il a développé l’application mobile en utilisant la plateforme FlutterFlow. Cette deuxième option a comme avantage d’être moins coûteuse que la première. Toutefois, un inconvénient est le temps d’apprentissage nécessaire pour maîtriser la plateforme, surtout si les fonctionnalités de l’application sont complexes. Dans ce cas, il est possible de solliciter l’aide des autres utilisateurs de la plateforme ou encore d’engager les services d’un programmeur pour ces parties complexes.

Un autre élément à considérer est le lieu d’hébergement des données de recherche. Puisque la collecte des données se fait à travers l’application mobile, le chercheur doit s’assurer que les informations récoltées sont conservées de façon sécuritaire et confidentielle. D’ailleurs, il est souvent exigé aux chercheurs que les données soient hébergées au Canada.

Qu’arrive-t-il aux applications développées par les chercheurs?

Les applications mobiles sont généralement téléchargées à partir de l’App Store ou de Google Play Store. Plusieurs applications qui prétendent être bénéfiques pour la santé mentale s’y retrouvent, mais la majorité d’entre elles n’ont pas été validées scientifiquement. Le manque de régulation fait en sorte que les chercheurs-développeurs d’applications, venant du milieu académique, doivent rivaliser avec le milieu privé. La compétition est telle que les applications validées scientifiquement ne sont pas automatiquement plus populaires que les autres applications. En fait, trois grandes options s’offrent au chercheur qui veut rendre son application accessible au public :

1) Faire des activités promotionnelles, par exemple, en contactant les milieux concernés pour faire de la publicité.

2) Prendre entente avec son université d’appartenance pour offrir une licence d’exploitation de l’application à une compagnie.

3) Devenir entrepreneur-scientifique, ce qui implique de fonder une compagnie et de négocier une entente avec l’université pour devenir l’entrepreneur qui exploite l’application.

Ainsi, le chercheur-développeur doit réfléchir à l’avenir de l’application lorsque la recherche sera terminée, tout en considérant la compétition avec le milieu privé. En effet, l’application doit non seulement être accessible au public cible, mais elle doit également se distinguer des autres applications déjà disponibles.

En résumé, le numérique est une avenue intéressante en recherche. Toutefois, pour les chercheurs qui seraient intéressés, comme Alexandre Lemyre, à développer une application mobile, il est important de bien planifier le développement de l’application ainsi que son déploiement.

Le contenu de cet article a été mis à jour le 21 octobre 2023

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