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Comment mieux aider les personnes qui entendent des voix?

Myreille St-Onge, Psychologue, Ph.D.

Je suis professeure associée à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval. Auparavant professeure titulaire à cette école, je me suis intéressée au domaine de la santé mentale que j’ai enseigné au premier et au deuxième cycle. Des thèmes m’ont été particulièrement chers dont la possibilité pour les personnes ayant un trouble de santé mentale de se rétablir et de participer pleinement à la société. J’ai conduit plusieurs recherches dont certaines reliées au phénomène d’entendre des voix, entre autres financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. J’ai été Visiting Research Fellow à l’Institut de psychiatrie de Londres pour approfondir le sujet. J’ai participé au développement de pratiques novatrices dans ce domaine. Dans la foulée de ce développement, un réseau provincial d’entendeurs de voix a été créé. Je participe actuellement à des travaux que conduits ce regroupement. J’ai obtenu un doctorat en psychologie communautaire de l’École de psychologie de l’Université Laval. J’ai fait un stage postdoctoral à l’Hôpital Douglas (aujourd’hui dénommé Institut universitaire en santé mentale Douglas). Je suis membre de l’Ordre des psychologues du Québec.

Le contenu de cet article a été mis à jour le 15 janvier 2023.

Introduction

Il m’est arrivé à maintes reprises d’entendre que des psychologues craindraient d’intervenir auprès des personnes qui entendent des voix. À ce sujet, nous pourrions nous inspirer des psychologues britanniques dont certains d’entre eux sont, dans leur pays – et sur le plan international – des chefs de file en la matière, et ce, depuis au moins trois décennies. Nous pourrions ainsi emprunter le « travail avec les voix » qui représente le nouveau paradigme d’intervention auprès des personnes qui entendent des voix dérangeantes. On pense souvent, à tort, qu’il est impossible de comprendre les idées délirantes qui se construisent en lien avec ces voix ou que ces personnes sont inaccessibles ou encore qu’elles ne peuvent se rétablir (Kingdon et Turkington, 2005). Mais ces psychiatres font la démonstration contraire dans leur manuel sur la thérapie cognitive auprès des personnes atteintes de schizophrénie. Il faut avoir à l’esprit par ailleurs qu’une bonne proportion de personnes qui entendent des voix dans la population générale ne sont pas atteintes de tels troubles, n’ont souvent aucun diagnostic, mais peuvent, au long cours, requérir des soins de santé mentale (Beaumiester et al., 2017). Dans cet article, je vais traiter de la phénoménologie des voix : leur prévalence tant chez la population clinique que dans la population générale ainsi que leurs caractéristiques en m’attardant plus particulièrement sur les croyances qui y sont reliées. Ensuite, je vais exposer les raisons pour lesquelles les psychologues pourraient s’intéresser davantage à l’intervention auprès des personnes qui entendent des voix.

La phénoménologie des hallucinations auditives

La prévalence du phénomène

En général, on s’entend pour dire que le phénomène des hallucinations auditives (HA) est très fréquent chez des populations cliniques, principalement atteintes d’un trouble schizophrénique (Bauer et al., 2011, Woods et al., 2015). Dans leur vaste étude internationale auprès de 1 081 personnes atteintes d’un tel trouble, Bauer et ses collègues (2011) rapportent des taux de HA de l’ordre de 67 à 91 % variant selon l’origine culturelle. Woods et ses collègues, dont l’échantillon était composé de personnes ayant plusieurs types de diagnostic (trouble bipolaire, trouble schizophrénique, trouble dépressif majeur, état de stress post-traumatique, etc.) ont déterminé que 81 % de leur échantillon (n = 153) entendaient de multiples voix, accompagnées pour certains (66 %), de sensations corporelles. Pour 55 %, les voix avaient débuté à l’enfance ou l’adolescence dans un contexte négatif ou traumatique (47 %), et pour 71 %, ces voix avaient un effet négatif sur leurs relations interpersonnelles. Mais 45 % ont affirmé pouvoir influencer leurs voix en s’engageant avec elles ou en explorant le sens relié à ces voix. Par contre une proportion relativement importante (35 %) mentionne utiliser des stratégies d’évitement.

McCarthy-Jones et ses collègues (2014) quant à eux se sont concentrés sur un échantillon clinique de 199 personnes – dont 80,9 % étaient atteintes d’un trouble schizophrénique – et ont fait ressortir quatre sous-types de HA dont le plus important était expérimenté par 86 % de leur échantillon. C’est celui où les voix commandent ou commentent leurs actions de façon répétitive (à la première ou à la troisième personne) et qui sont constamment avec la personne. Ces auteurs ont suggéré de s’inspirer des thérapies éprouvées pour le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) pour traiter ce type de HA, car les voix sont non seulement obsédantes, mais prises au pied de la lettre, comme c’est le cas pour les obsessions chez les personnes ayant un TOC (St-Onge, 2017). Chez les personnes considérées en bonne santé – j’y reviens plus loin – les voix ont tendance à donner des conseils plutôt que des ordres (Beaumiester et al., 2017).

Dans une revue systématique et une méta-analyse de 25 études auprès d’échantillons de la population générale incluant 84 711 participants, Maijer et ses collègues (2018) ont trouvé une prévalence à vie d’HA de 9,6 %. Chez les enfants et les adolescents cette prévalence est plus élevée (12,7 % et 12,4 % respectivement). Ces deux groupes diffèrent significativement des adultes (5,8 %) et des personnes ainées (4,5 %). On voit, par cette revue systématique, que le fait d’entendre des voix est un phénomène assez commun (près d’une personne sur dix) dans la population générale.

Les caractéristiques des voix

Une autre revue systématique comprenant 36 études auprès de personnes d’âge adulte a comparé des entendeurs de voix ayant un suivi clinique (clinical voice hearers) avec des personnes qui ne requièrent pas un tel suivi (healthy voice hearers) (Baumiester et al., 2017). Ils ont démontré que pour 17 des études qui rapportent des données sur la phénoménologie des voix, certaines caractéristiques physiques (la source, l’audibilité) sont comparables entre la population clinique et la population dite en bonne santé. Quant à leur fréquence et leur durée, elles seraient moins fréquentes et les épisodes seraient moins longs chez la population en bonne santé comparativement à la population clinique. Le fait que certaines caractéristiques des voix soient semblables chez ces deux populations suggère que les HA reposent sur un continuum d’expériences plutôt qu’un phénomène en discontinuité de l’expérience (Baumiester et al., 2017, Beck et al., 2009, Linszen et al., 2022). Chez la population clinique, les HA sont plus négatives et elles sont attribuées de façon plus catégorique à des sources extérieures. Ainsi ces personnes ont tendance à croire que leurs voix sont très puissantes et cela provoque des réactions affectives négatives (pour une description détaillée des caractéristiques des voix, voir le chapitre que j’y consacre dans le livre que j’ai publié en 2017).

D’ailleurs, dans une des premières recherches comparant des groupes de personnes entendant des voix ayant un diagnostic psychiatrique (trouble schizophrénique et trouble dissociatif) et un groupe sans diagnostic (n = 48), on a fait ressortir des différences importantes entre ces trois groupes (Honig et al., 1998). Ces différences significatives sont les suivantes : l’âge de la survenue des voix est plus précoce chez les personnes sans diagnostic (scolarité primaire) que chez les personnes atteintes de schizophrénie; les deux groupes de personnes ayant un diagnostic entendaient leurs voix de façon plus continue, ces voix parlaient plus souvent d’elles (à la troisième personne), commandaient leurs pensées, et étaient plus souvent négatives (100 % des personnes atteintes de schizophrénie, chez 93 % des personnes ayant un trouble dissociatif et chez 53 % pour le groupe sans diagnostic). Aucune des personnes sans diagnostic n’était effrayée ou contrôlée par ses voix alors que 78% des personnes atteintes de schizophrénie et 84% de celles ayant des troubles dissociatifs étaient effrayées par elles et se sentaient contrôlées par elles dans presque la même proportion (Honig et al., 1998, dans St-Onge et al., 2005, p. 139). Par ailleurs, 50% de l’ensemble des groupes avaient subi des abus durant l’enfance ainsi que de la négligence (Honig et al., 1998). L’analyse systématique plus récente de Baumiester et ses collègues (2017) – qui incluait l’étude de Honig et ses collègues – arrive aux mêmes conclusions.

Les résultats voulant que la prévalence du phénomène est plus élevée chez les enfants et les adolescents et qu’il est lié à une expérience traumatique nous suggèrent une intervention préventive et précoce. En effet, plusieurs écrits relèvent le lien entre ce type d’expérience et le fait d’entendre des voix (Cameron et McGowan, 2013, Escher, 2012, Hayward, Strauss et Kingdon, 2018). Sandra Escher (2012), une spécialiste de l’étude du phénomène chez les enfants et adolescents relève que bien que des études épidémiologiques aient calculé une risque 16 fois plus élevé de développer ultérieurement un trouble psychotique chez ces enfants entendant des voix, le nombre réel de ceux qui développent un tel trouble est petit (Escher, 2012). Dans son étude doctorale qu’elle a réalisée, sur trois ans, auprès de 80 de ces enfants et adolescents, 60 % n’entendaient plus de voix à la fin de l’étude. Elle a mis en relief que les facteurs les plus importants pour expliquer ce résultat étaient le fait d’accepter l’expérience d’entendre des voix comme étant réelle et d’explorer les problèmes à la source de cette expérience (par exemple une situation d’intimidation à l’école) tout en normalisant le fait qu’il n’est pas rare que les voix reflètent cette expérience. Ainsi, leur relation avec les voix change et leur développement n’est plus compromis (Escher et al., 2002, Escher, 2012).

Les croyances vis-à-vis des voix

Les croyances sont de quatre ordres : leur identité, leur visée (bienveillante ou malveillante), leur pouvoir, et enfin, les conséquences de leur obéir ou leur désobéir. Cette conceptualisation provient des travaux pionniers des psychologues anglais Chadwick, Birchwood et Trower de l’Université Birmingham.

L’identité des voix

L’identité c’est ce que les voix représentent pour la personne : un parent décédé, un enfant, une entité spirituelle, un individu ayant abusé d’elle, etc. Par exemple, pour les personnes ayant vécu un trauma, il est fréquent que les voix prennent l’identité de personnes reliées à ce trauma (Hayward, Strauss et Kingdon, 2018, Romme, 2012). Le trauma est aussi associé à la persistance des voix (Maijer et al., 2019). Selon Hayward, Strauss et Kingdon (2018), lorsqu’une personne a été victime d’intimidation ou d’un événement traumatique, c’est très fréquent qu’elle entende les menaces qu’elle a expérimentées lors de cet événement plusieurs fois sous la forme de la voix de l’intimidateur ou de l’abuseur (« je vais te tuer si tu le racontes », ou encore qu’elles lui disent de se tuer). Pour Romme (2012), un psychiatre social des Pays-Bas, initiateur du mouvement international Intervoice, « l’identité des voix et leurs caractéristiques, combinées à leur contenu peuvent être de précieux indicateurs aux thérapeutes pour aider les personnes à y trouver un sens, c’est-à-dire à relier les expériences qu’elles ont vécues aux voix qu’elles entendent et aux interprétations qu’elles en font, et aux croyances qui y sont reliées » (Romme, 2012, dans St-Onge, 2017, p. 25).

La visée des voix

On distingue la visée des voix en deux catégories : celles qui sont malveillantes (injurieuses, menaçantes, critiques, impératives) et celles considérées comme étant bienveillantes (conseillères, rassurantes). Selon l’équipe de Chadwick, « les croyances reliées en la malveillance des voix seraient de deux types, soit qu’elles exerceraient, chez la personne, une persécution jugée non méritée, ou au contraire méritée. Dans ce dernier cas, la punition serait liée à un acte dont elle se sent coupable, par exemple un avortement. Concernant les croyances en la bienveillance des voix, elles seraient plus variées incluant des thèmes protecteurs servant de guide. Quoi qu’il en soit, la plupart des personnes entendent un mélange de voix bienveillantes et malveillantes, mais rarement neutres sur le plan émotionnel, du moins chez la population clinique » (Chadwick et al., 2003, dans St-Onge, 2017, p. 26-27). En général, les personnes résistent aux voix malveillantes et s’engagent avec les voix bienveillantes. Dans une recherche que j’ai dirigée auprès de 36 personnes atteintes d’un trouble schizophrénique, on a trouvé un lien significatif entre le fait de résister aux voix malveillantes sur le plan émotionnel (entre autres par des réactions de peur, d’abattement et de colère) et un degré d’anxiété plus élevé telle que mesurée par le Beck Anxiety Inventory (St-Onge et al., 2016). On voit ainsi que la croyance en la malveilllance des voix provoque généralement une réponse négative ou hostile (Lawrence et al., 2010) ou encore on les évite (Trower et al., 2010). D’ailleurs – comme on le rencontre dans les troubles anxieux – l’évitement, qu’il soit d’ordre émotionnel ou comportemental, joue un rôle central dans le maintien ou l’augmentation des voix. Les personnes sans diagnostic psychiatrique quant à elles auraient tendance à percevoir davantage leurs voix comme étant bienveillantes, s’engageant plus facilement avec elles et percevant un plus grand contrôle sur leurs voix (Lawrence et al., 2010).

Le pouvoir des voix

Comme mentionné plus haut, chez les personnes présentant un diagnostic psychiatrique, la majorité des voix sont perçues comme étant très puissantes et exercent ainsi un grand pouvoir sur elles. Il existe par ailleurs un consensus chez les cliniciens et les chercheurs à l’effet qu’il est difficile pour les entendeurs de voix de composer avec ces voix puissantes et fortes, car plusieurs ont l’impression que leurs voix connaissent leur histoire, leurs pensées, leurs actions et leur avenir (Chadwick et al., 2003). La toute-puissance des voix s’appuie également sur le fait que parfois d’autres manifestations que les voix, comme des hallucinations visuelles, viennent renforcer ce sentiment d’omnipotence (dans un exemple d’un témoignage obtenu dans le cadre de la recherche que j’ai dirigée de 2008 à 2011, une femme entend une voix disant de se tuer, et au même moment, elle voit une corde dans une branche d’arbre).

Les conséquences d’obéir ou de désobéir aux voix

Selon les personnes qui entendent des voix malveillantes, il y aurait des conséquences à obéir ou désobéir à ces voix. Par exemple, lorsque des voix impératives donnent des ordres à la personne et qu’elle ne respecte pas ces ordres, elle croit qu’il va lui arriver quelque chose de négatif. Même si elles ne donnent pas d’ordres, la personne pourrait croire qu’en les ignorant, ces voix vont se fâcher et lui faire du tort (Chadwick et al., 2003). Par ailleurs, le contenu des voix peut renvoyer à des faiblesses que les personnes ne souhaitent pas révéler et sur lesquelles elles ne semblent pas avoir de contrôle. Devant ce manque de contrôle vis-à-vis des voix, les personnes croient ne pas pouvoir s’y soustraire, développant ainsi des croyances en l’omnipotence des voix (Chadwick et al., 2003). Les personnes qui ont l’impression d’avoir un meilleur contrôle sur leurs voix présentent significativement moins de symptômes dépressifs ou anxieux (Morrison et al., 2004).

Pourquoi les psychologues pourraient s’intéresser davantage à travailler avec les personnes qui entendent des voix?

Plusieurs raisons militent en faveur d’un plus grand intérêt pour les psychologues à intervenir auprès de ces personnes. Premièrement, ce phénomène est très répandu chez la population clinique, mais aussi dans la population générale – une personne sur dix selon Maijer et ses collaborateurs (2018). Berry et ses collègues (2022) ont fait la démonstration auprès de 335 personnes qui entendent des voix que plusieurs d’entre elles souhaitent recevoir un traitement psychologique. En effet, la majorité ont mentionné qu’ils débuteraient une thérapie psychologique si cela leur était offert. Il faut noter que la médication antipsychotique n’améliore pas l’expérience d’entendre des voix pour une proportion relativement élevée – de 25 à 50 % selon Newton et al. (2005) – et que son emploi est lié à des effets secondaires importants (Berry et al., 2022). Donc selon ces auteurs, « les thérapies psychologiques offrent sans doute une forme de traitement plus sécuritaire et collaborative » (p. 2, traduction libre).

Par ailleurs, plus récemment, on s’intéresse au phénomène dans une approche transdiagnostique. En effet, on reconnait de plus en plus que le phénomène des voix se rencontre chez des personnes ayant d’autres diagnostics qu’un trouble schizophrénique (Merrett et al., 2022). Ces chercheurs, qui ont publié une étude phénoménologique comparant des personnes entendant des voix ayant un trouble de personnalité limite et des personnes atteintes de schizophrénie, ont démontré que leur expérience était similaire. Cela renforce l’idée d’adopter une telle approche pour travailler avec les voix. Aussi, le fait que les voix, dans le nouveau paradigme, ne sont plus abordées strictement comme des symptômes, a permis de développer des approches thérapeutiques spécifiques aux voix comme par exemple la thérapie d’acceptation et d’engagement couplée à des interventions de pleine conscience (Strauss, 2015).

Les psychologues, par leurs connaissances spécifiques, pourraient agir en amont pour prévenir la détérioration de l’état mental de jeunes qui entendent des voix. Plusieurs recherches ont démontré qu’une expérience traumatique précède l’audition de voix. En normalisant l’expérience – comme l’a fait Sandra Escher dans son étude doctorale – on s’assure que les jeunes accepteront davantage le phénomène et bénéficieront ainsi d’une aide psychologique. Il existe par ailleurs des questionnaires validés – ou des canevas d’entrevue – adaptés à leur âge pour faciliter la description de leur expérience (Escher, et al. 2011; Majier et al., 2019). Comme le soulignent ces derniers auteurs, les enfants et les adolescents, ainsi que leurs parents, ont un besoin d’aide et d’information, de préférence par une approche globale et déstigmatisante.

Des canevas d’entrevue ont également été développés pour les adultes (Escher et al., 2011; St-Onge, 2017). Ces outils ont été créés dans le cadre de recherches – tant pour les enfants que pour les adultes –, mais sont précieux dans un contexte clinique afin d’explorer l’expérience des voix avec les personnes. Ces outils aident les professionnels à développer une confiance à travailler avec les personnes qui entendent des voix.

À partir du canevas créé dans l’étude de St-Onge et al. (2008-2011), et d’autres recherches que j’ai conduites dans le domaine, j’ai fait la démonstration que les différentes formes des voix, qu’elles soient malveillantes ou bienveillantes, ont une fonction pour les entendeurs de voix ou en d’autres mots, ont une utilité selon la conceptualisation de la troisième vague de thérapies cognitives comportementales (Dionne et Neveu, 2010). De toutes les fonctions déterminées (voir St-Onge, 2017, p. 36-39), une seule pourrait conduire à une intervention immédiate, celle qui commanderait à la personne de se tuer ou de tuer quelqu’un de son entourage (voix impératives). Comme c’est le cas pour une personne qui présente un risque suicidaire élevé, on peut recourir aux outils concernant le risque de passage à l’acte. Si le risque est imminent, cela requiert une urgence psychiatrique. Un guide thérapeutique a d’ailleurs été publié pour travailler avec ce type de voix impératives (Meaden et al., 2013). Par ailleurs, toutes les fonctions (critique, comminatoire, impérative, injurieuse, conseillère, humoristique, rassurante, prédictive, protectrice) peuvent nous aider à créer un « scénario » dans lequel les voix jouent divers rôles. Cela permet de tracer un tableau complexe des relations entre les différentes voix. Grâce à ce scénario on peut comprendre leurs sens, et ultimement, aider les personnes à reconnaitre qu’elles proviennent d’elles-mêmes (St-Onge, 2017). Mais pour cela, il est essentiel que ces personnes aient accès à une aide psychologique ou psychosociale pour réussir à s’émanciper de ces voix.

L’équipe de Chadwick et ses collaborateurs (2003) ont démontré que la compréhension des voix s’inscrit dans le modèle cognitif ABC (A pour activating event, B pour beliefs system et C pour consequences). Donc les voix, dans ce modèle appliqué au phénomène, sont un événement déclencheur – que l’on qualifie d’interne – par rapport auquel l’entendeur développe un système de croyances construit autour du contenu qu’il entend. Les conséquences négatives possibles de ces croyances sont la dépression, l’anxiété, l’automutilation, l’évitement, etc. Par la suite cette équipe a incorporé la théorie du rang social à ce modèle en mettant l’accent sur le rôle des comportements de sécurisation et d’évitement dans le maintien, voire l’exacerbation des conséquences négatives des voix (Trower et al., 2010). Ils ont ainsi mis en relief que les voix sont le reflet des relations sociales, et que les personnes entendant des voix se sentent souvent inférieures aux autres membres de la communauté. Le fait d’entendre des voix puissantes augmente ce sentiment de subordination. Dans le raffinement de ce modèle ABC, on indique que les voix (A) sont perçues comme étant dominantes par les personnes auxquelles elles en viennent à se subordonner, ce qui entraine un système de croyances en l’omnipotence des voix (B), qui conduit par la suite les personnes à vivre de la détresse et à s’engager dans des comportements d’évitement (C). Cette boucle les empêche d’infirmer le pouvoir des voix et de remettre en question les croyances d’autodévalorisation reliées à ces voix qui sont perçues comme étant toutes-puissantes et malveillantes (Trower et al., 2010).

C’est dans la foulée de ce modèle cognitif appliqué aux voix que se sont développées les thérapies psychologiques pour les voix dérangeantes (Hayward et al., 2011). Ces auteurs mettent cependant davantage l’accent sur la relation qu’entretient la personne avec ses voix que sur les croyances reliées à celles-ci. En effet, des recherches ont démontré que les relations que les entendeurs développent avec leurs voix partagent plusieurs caractéristiques des relations qu’ils ont développées à travers leur réseau social (Hayward et al., 2011). Ces auteurs ont réalisé une revue systématique de recherches dans le domaine entre 1999 et 2010. Les résultats ont montré qu’il est possible de changer une relation dominante avec ses voix (ce qui est très fréquent chez les personnes ayant un diagnostic psychiatrique) vers une relation plus affirmée et bienveillante. On sait par ailleurs que les voix résultent parfois du fait que les entendeurs sont isolés. Ainsi les voix remplissent une fonction relationnelle – c’est-à-dire qu’elles sont utiles à briser cet isolement – lorsqu’ils n’ont pas accès à ces relations dans leur réseau familial et amical (Hayward et al., 2011; Hayward et Paulik, 2015).

La thérapie cognitive comportementale relationnelle développée par les équipes des psychologues Hayward et Paulik vise à ce que la personne puisse changer la nature de la voix : de la malveillance à la bienveillance, tout comme on le réalise en clinique avec des personnes qui sont en conflit avec leur entourage. On invite donc la personne, par une série de jeux de rôle, à défendre son droit à être traitée avec respect que ce soit par des personnes de son entourage ou par les voix. Une étude pilote randomisée a permis de déterminer des résultats quantitatifs significatifs avec un important effet intergroupes sur la détresse, effet qui a été maintenu après un suivi. Ces résultats suggèrent que la thérapie relationnelle peut être une intervention efficace pour réduire la détresse liée aux voix (Hayward, Bogen-Johnson et Deamer, 2018). Ces auteurs ont procédé par la suite à des entrevues auprès de neuf participants pour leur offrir la possibilité de donner leur opinion à la fin de la thérapie sur les changements qu’ils ont perçus ou non concernant leurs voix dérangeantes. Ils ont ainsi réalisé une analyse thématique à partir du contenu des entrevues qui leur a permis de faire ressortir trois thèmes sur ces changements : 1) par rapport à eux-mêmes (un sentiment plus élevé de bien-être en découvrant des forces cachées; un apprentissage à devenir plus affirmatifs vis-à-vis des voix en gagnant plus de contrôle et en brisant le cycle de l’impuissance par rapport aux voix; des effets positifs sur leur habileté et leur souhait de se connecter avec les autres); 2) sur le plan des voix (voix devenues plus calmes, mais pour d’autres plus vocales et menaçantes, pour d’autres elles sont devenues plus positives et pour un, les voix ont cessé); et 3) par rapport aux jeux de rôle (les participants les ont trouvé anxiogènes au départ, mais en dépit de ces réserves, ils les ont trouvé importants dans leur processus thérapeutique et il s’est agi pour eux d’une partie essentielle du changement observé).

Le fait que les voix deviennent plus vocales dans le cadre d’une thérapie (ou d’une intervention de groupe par exemple) est un phénomène que l’on rencontre souvent. Une explication possible est que le changement anticipé dans le cadre d’une intervention peut occasionner de l’anxiété. Une voix peut leur dire « ne l’écoute pas, il ne sait pas ce qu’il dit ». La personne, à ce moment, peut répondre par un comportement de fuite. Il est donc important de le savoir. À ce moment le ou la psychologue peut demander directement à la personne si elle entend une voix lui donnant l’ordre de ne pas amorcer un changement. Ainsi le ou la psychologue pourra la rassurer sur ses réelles motivations en l’encourageant à poursuivre le travail.

On peut également s’appuyer sur un guide développé par Hayward, Strauss et Kindgon (2018) dans lequel on trouve des exercices pour aider les entendeurs de voix à remettre en question la véracité et le pouvoir des voix. Ce guide constitue un précieux outil pour les psychologues qui interviennent auprès de ces personnes.

Enfin, il importe de prendre en considération le fait que les personnes qui entendent des voix, peu importe leur diagnostic, expérimentent souvent de la détresse ou de l’anxiété consécutive à l’interprétation qu’elles font des voix puissantes et négatives qu’elles entendent. Les psychologues sont fortement habilités à traiter la dépression et l’anxiété, peu importe la source à la base de cette détresse.

Sommaire et conclusion

Même si a priori les voix (et les délires qui y sont reliés) peuvent paraitre insensés (Kingdon et Turkington, 2005), contrairement à une croyance populaire, ces manifestations sont reliées à des expériences passées; elles ne sont donc pas en discontinuité de l’expérience et il est possible d’en construire le sens pour pouvoir les remettre en question et s’affranchir de leur pouvoir. Il importe de s’émanciper de l’idée que ce travail serait exclusif à la discipline de la psychiatrie. Dans le nouveau paradigme, on invite les professionnels de toutes les disciplines de la relation d’aide, incluant bien sûr les psychologues, je dirais au premier chef, à s’ouvrir à la possibilité d’intervenir auprès des personnes qui entendent des voix et à développer des alliances avec elles. Les tenants des nouvelles approches psychologiques spécifiques aux voix nous amènent « à considérer les HA non plus comme des symptômes, mais comme des voix au contenu riche de sens à explorer » (St-Onge, 2017, p. 14) dans le but d’aider les entendeurs de voix à sortir de leur isolement.

Je tiens à revenir sur une des caractéristiques centrales au maintien et à l’exacerbation des voix : l’évitement. Comme pour le trouble obsessionnel-compulsif, lorsque les voix sont angoissantes (comme les pensées obsédantes), les personnes ont un réflexe naturel de les neutraliser en ayant recours à des comportements de sécurisation (les rituels). Chez les personnes entendant des voix, ces comportements peuvent prendre plusieurs formes : leur dire « stop », être hostiles à leur égard, mettre des bouchons dans les oreilles, etc. Tous ces comportements provoquent un soulagement à court terme, mais à long terme, ils sont inefficaces. C’est pourquoi il importe d’avoir recours à des méthodes qui permettent aux personnes de s’engager avec leurs voix. Dans le chapitre que j’ai consacré aux nouvelles approches thérapeutiques (St-Onge, 2017), j’ai mis l’accent sur des approches qui permettent justement aux personnes de s’engager envers les voix au lieu de les affronter, car les stratégies d’affrontement contribuent à l’évitement émotionnel ou comportemental des voix. Le travail avec les voix peut se faire par diverses méthodes que j’ai abordées dans ce chapitre. Une de celles qui a fait l’objet de plusieurs recherches et est fort prometteuse sur le plan des résultats – en permettant de réduire la détresse associée aux voix – est la thérapie cognitive comportementale relationnelle dont j’ai traitée plus haut (Hayward et al., 2009; Hayward et Paulik, 2015; Hayward et al., 2021; Paulik, Hayward et Birchwood, 2013; Paulik, Hayward et Stein, 2013).

Enfin, depuis la fin des années 1980, les personnes qui entendent des voix – incluant des professionnels – ont créé des réseaux d’entraide à travers le monde (voir le site Intervoice) qui ont permis le développement d’un savoir expérientiel sur lequel on peut s’appuyer pour aider ces personnes. Seulement en Angleterre, il existe plus de 180 groupes de soutien dédiés exclusivement aux personnes qui entendent des voix (Dillon et Longden, 2012). Au Québec (une province canadienne), depuis 2012, un réseau a été développé – le réseau des entendeurs de voix québécois (REVQ) – incluant plus d’une trentaine d’organismes communautaires qui offrent des séances de groupe de soutien et d’entraide, mais aussi d’autres activités pour accompagner les entendeurs de voix à s’émanciper. Certains établissements du réseau public de la santé et des services sociaux ont également développé de tels groupes. On peut dès lors collaborer avec ces organismes pour intégrer nos différentes formes de savoir au bénéfice des personnes stigmatisées par l’expérience d’entendre des voix.

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Produit exclusivement en anglais 

Bibliographie

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Beaumiester, D., Sedwick, O. Howes, O. et Peters, E. (2017). Auditory verbal hallucinations and continuum models of psychosis: A systematic review of the healthy voice-hearer literature. Clinical Psychological Review, 51, 125-141. http://dx.doi.org/10.1016/j.cpr.2016.10.010

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